L'ÉTAT DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
En 1994, le gène de l’achondroplasie a été localisé sur le chromosome 4 puis identifié. Il s’agit d’un récepteur de facteurs de croissance fibroblastiques – FGFR3 / Fibroblast Growth Factor Receptor 3. L’analyse de ce gène a permis de démontrer qu’une mutation hétérozygote récurrente était responsable de 99% des cas d’achondroplasie étudiés de par le monde.
LA PETITE TAILLE PAR
LES MUTATIONS
La forme homozygote de l’achondroplasie est létale et ressemble radiologiquement à une entité clinique létale décrite en 1967 par le Dr P. Maroteaux sous le nom de “nanisme thanatophore”. Cette dernière est sporadique et associée, à l’état hétérozygote, à des mutations du gène FGFR3. Une troisième entité clinique, proche de l’achondroplasie mais de sévérité moindre, l’hypochondroplasie, résulte également de mutations dans le gène FGFR3.
Il s’agit de mutations hétérozygotes comme dans l’achondroplasie mais touchant d’autres domaines de FGFR3. L’ hypochondroplasie, l’achondroplasie et le nanisme thanatophore définissent une famille de nanismes de sévérité croissante résultant de mutations d’un même gène et qui entraînent des anomalies de l’ossification enchondrale, soit la croissance des os longs.
RÉSULTATS ET
AVANCÉES
Le récepteur des facteurs de croissance fibroblastiques 3 (FGFR3) est normalement activé par des facteurs de croissance fibroblastiques ou FGFs . Dans les chondrodysplasies, il a été montré que le FGFR3 muté était capable de s’activer en l’absence de FGF, il semble donc être activé constitutivement.
À l’heure actuelle, différentes équipes de recherche cherchent à comprendre les mécanismes moléculaires responsables du retard statural de ces patients. Différentes approches ont été envisagées, l’étude de modèles murins (souris) reproduisant le modèle humain est utilisé ainsi que différentes lignées chondrocytaires (cellules du cartilage). Ces différents projets présentent un intérêt majeur non seulement en recherche fondamentale mais également en recherche pharmacologique. L’équipe de l’hôpital Necker, en collaboration avec un laboratoire de biochimie a décidé d’entreprendre une étude pharmacologique visant à générer des molécules capables de bloquer sélectivement l’activation du récepteur muté.