Le 9 septembre, “nous nous réveillerons différents” disait Tony Estanguet, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques.
Aujourd’hui, on peut le confirmer : ces Jeux auront bien permis de mettre en lumière le sujet du handicap et de lui conférer un regard positif, plus juste et moins médicalisé.
Jamais nous n’aurons eu, en France, une visibilité aussi forte sur les para-athlètes, et les artistes en situation de handicap. Cette visibilité, nous la devons notamment au Paris 2024 - Comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, aux équipes artistiques des cérémonies d’ouverture et de clôture mais aussi à France Télévisions et à l’Arcom.
Charles Noakes, Gabriel Dos Santos Araujo, Jincheng Guo, Cyril Jonard, Aurélie Aubert et tant d’autres sportifs auront permis de rappeler qu’une personne en situation de handicap peut, en faisant du sport, gagner, perdre, réaliser des exploits et, surtout, investir l’espace public.
Pour autant, ces parcours sont possibles parce qu’au-delà de leur admirable volonté de « dépassement », de souhait de « challenge », ces personnes sont particulièrement entourées et soutenues. Parce que quand on est en situation de handicap (visible ou invisible), JOP ou pas JOP, il n’empêche qu’un immeuble ou un guichet de banque inaccessible vous ramène illico à votre condition.
Une personne handicapée ne devrait pas avoir «à se justifier» ou « à se dépasser » quotidiennement. Elle devrait pouvoir se déplacer sereinement dans sa ville, être intégrée scolairement, professionnellement, bien suivie médicalement, et être estimée à sa juste valeur. D’une manière générale, elle devrait pouvoir jouir de sa propre autonomie.
Nous entendons et lisons souvent que ces Jeux Paralympiques ont été « une source d’inspiration » pour beaucoup de français.
Mais ces Jeux ne doivent pas se résumer qu’à cela (parce que derrière, il s’agit d’une forme de validisme).
Ils doivent, au contraire, amener tout à chacun à se responsabiliser sur un sujet qui, de façon objective, concerne tout le monde.
On vante une société française plus « inclusive » à l’issue des Jeux. Faisons en sorte qu’ils laissent un héritage structurant qui profitera à tous.
Violette Viannay l Présidente de l'APPT.
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